
Agnès Schnell
26 mars 2015
Il fait froid déjà, j'ai sorti une petite laine...
Sa dernière image de profil publiée sur FB

Agnès SCHNELL fait partie des êtres dont la présence poétique fait imaginer que le dialogue se poursuivra au delà des années de silence accumulées. Angèle PAOLI m'apprend sa mort survenue à la veille de Noël, alors que j'attendais sans m'inquiéter son prochain mail. Agnès se disait préoccupée dans le précédent, mais j'étais loin de deviner ce qui se tramait... Elle est partie discrètement, et je m'en veux de n'avoir pas pris le temps de connaître sa voix au téléphone. Elle a participé à notre recueil AIGUILLAGES et cela m'avait beaucoup touchée. Je l'avais croisée sur le réseau FB où elle publiait ses profonds poèmes. Je lui avais demandé de m'envoyer ses recueils, et elle disait qu'elle avait écrit beaucoup plus que ce qui avait été publié. Elle exprimait souvent des regrets de voir son écriture si peu ou si mal lue. Elle était comme quelqu'un qui tendait la main et ne récoltait que du sable froid et glissant. Aujourd'hui, je me dis que les poètes ne doivent rien attendre de chaleureux de leur vivant et que cela ne doit pas les empêcher d'écrire . La poésie est un art de vivre dans la sobriété des instants. Elle est un partage d'émotions sans destinataire désigné. L'émetteur ou l'émettrice ne sont que des intermédiaires. Agnès était une intermédiaire talentueuse et elle nous laisse ses livres. Il est grand temps de redécouvrir ce qu'elle nous disait...
Née en Belgique, dans une région minière, d'un père flamand et d'une mère wallonne, Agnès Schnell s'est installée en terre ardennaise, où elle a vécu pleinement sa passion pour l’écriture.
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L’heure était à l’absence
à cette nécessité portée
en creux dès l’origine,
à ce dire en staccato
qui affolait
et refusait de se tarir.
L’heure était à l’errance
au vertige
sur les terres intimes
au filet lancé à contre espoir
vers la rive
et ramené vide…
Agnès Schnell
Découvert ici chez Emmila Gitana
Illustration: Brad Kunkle